La reconnaissance gestuelle, plus qu’un simple gadget?

Avec l’avènement de nouveaux gadgets aux fonctionnalités multiples que nous ne pouvions imaginer il y a quelques années, de nouvelles façons d’interagir avec ces derniers sont apparues. On peut penser notamment aux écrans tactiles et à la reconnaissance vocale. Ces nouvelles méthodes d’interaction répondent à des besoins spécifiques : l’écran tactile permet d’optimiser la taille d’écran tout en remplaçant la nécessité d’avoir un clavier et une souris tandis que la reconnaissance vocale permet de contrôler un appareil sans les mains, ce qui peut être pratique dans certains contextes (en conduisant par exemple). S’ajoute à ces nouvelles méthodes la navigation par gestuelle, c’est-à-dire de naviguer une interface à l’aide de ses mains ou de son corps, sans même toucher à une interface physique.

tom

Il y a quelques années seulement, l’idée semblait tout droit sortie d’un film de science-fiction. Une scène du film prophétique Minority Report démontre d’ailleurs les possibilités d’une navigation basée sur la gestuelle. Seulement quelques années après ce film, cette technologie est maintenant devenue réalité. Tour d’horizon de cette nouvelle approche en design d’interface.

Un nouveau marché

Un des premiers joueurs à avoir implanté la navigation par reconnaissance gestuelle dans un produit à vocation commerciale est Microsoft avec la Kinect, accessoire de sa console de jeux vidéo Xbox (qui était une réponse au compétiteur Nintendo avec sa Wii, qui a été le pionnier de la motion gaming – c’est-à-dire de la reconnaissance gestuelle, mais qui nécessite des manettes spéciales). Depuis, d’autres produits centrés sur la gestuelle ont suivi, comme la Leap Motion, un appareil qui ajoute de la reconnaissance gestuelle à votre ordinateur, des abribus+ de la STM qui sont contrôlés par le mouvement des bras, des télévisions intelligentes qui supportent la reconnaissance gestuelle et même un téléphone intelligent sur lequel on peut naviguer sans toucher l’écran (les Air gestures), le Samsung Galaxy S4.

À quoi ça sert?

La reconnaissance gestuelle peut remplir trois fonctions:

  • Offrir des possibilités de navigation lorsque l’on ne peut interagir par un autre type de navigation (tactile ou par reconnaissance vocale), comme le cas du Galaxy S4; Samsung mentionne que ces fonctions sont pratiques si, par exemple, vous désirez interagir avec votre téléphone malgré le gras d’aile de poulet qui couvre vos doigts pendant un match de séries des Canadiens.
  • Combler des limites techniques, comme le cas de l’Abribus+ (un écran tactile géant n’est pas vraiment concevable ni pratique, tout comme l’option de parler à un abribus!)
  • Offrir de nouvelles possibilités d’interaction avec la technologie que le tactile ou la reconnaissance vocale ne permet pas, comme la Kinect ou le Leap Motion.

Ce dernier point représente le potentiel le plus intéressant de cette technologie. En effet, la possibilité d’interagir avec une interface en posant des gestes sans aucune limite et en 3D dimensions offre des possibilités presque infinies. Combinées à un casque de réalité virtuelle, les possibilités font rêver!

Les limites de cette technologie

Malheureusement, pour le moment, les manifestations de la reconnaissance gestuelle laissent un peu à désirer. La technologie étant encore relativement embryonnaire, la reconnaissance ne se fait pas toujours parfaitement, que ce soit pour la Kinect ou les Abribus+. Des gestes sont souvent mal interprétés,  avec un petit délai agaçant. La technologie s’améliore certes (il y a un fossé important entre la Kinect 1 et la Kinect 2, par exemple), mais il y a lieu de se demander si l’interaction sans bouton physique peut réellement être aussi précise qu’une navigation qui se base sur le toucher concret. C’est pourquoi la proposition de Leap Motion peut être intéressante : elle ne tente pas de remplacer la souris et le clavier, elle ne vient que les complémenter pour permettre d’accomplir des tâches auparavant impossibles. Reste à voir si les consommateurs demandent réellement de telles expériences.