Pas besoin de 100 participants pour des tests utilisateurs concluants

On le sait, un test utilisateur, ce n’est pas un sondage. Cela dit, dans le monde du marketing, le sondage est une méthode mieux connue que le test utilisateur puisque ce dernier est plus récent et sans aucun doute utilisé moins fréquemment. C’est une des raisons pour laquelle le sondage est maitrisé par une plus grande proportion de professionnels du marketing.

Tout ça peut avoir des effets bizarres quand nous préparons des tests avec une entreprise qui n’en a jamais fait, particulièrement au niveau du nombre de participants à recruter. Nous recrutons une dizaine de participants en moyenne pour un test standard (ça peut être plus, notamment si les utilisateurs ciblés sont très hétérogènes). Ça peut paraître peu pour ceux qui ont l’habitude des sondages auprès de centaines de personnes. Il faut alors bien leur faire comprendre la différence entre les deux méthodes.

Comme l’exprime si bien Chris Hicken, le but des tests utilisateurs est de découvrir et identifier les problèmes importants, pas de quantifier la taille de ces problèmes. C’est une petite nuance qui a un impact majeur sur le nombre de participants recrutés. Après tout, l’objectif n’est pas de pouvoir faire des déclarations du genre « on s’attend à ce que 35% de nos utilisateurs réels n’arrivent pas à mettre à jour leur profil ».

Beaucoup de participants vs un seul

En d’autres termes, un problème important, ce n’est pas seulement un problème encouru par une majorité de participants. Un problème peut être considéré important si :

  1. Il interrompt, bloque ou rend plus difficile une tâche importante sur la plateforme (ex : le login).
  2. Il génère beaucoup de frustration auprès de l’utilisateur, même si ce dernier réussit à accomplir sa tâche. Il n’est pas nécessaire de mesurer quantitativement cette frustration. Si elle est importante, elle ressortira clairement de la discussion avec le participant.
  3. Il nuit aux objectifs de performance du site. Généralement, c’est un argument qui n’est pas trop difficile à faire passer auprès du client!
  4. Il n’existe pas d’avenue alternative à l’utilisateur pour contourner le problème. L’utilisateur est plein de ressources et il réussit souvent à trouver des moyens de passer par-dessus certaines barrières et difficultés (dans la mesure où la motivation est là). Quand il ne trouve pas de solutions alternatives, on a devant nous un vrai gros problème!

Dans tous les cas, nous devons avant tout faire appel à notre bonne vieille logique pour identifier les problèmes importants. À cet égard, la logique est plus utile que le grand échantillon.

Pour terminer, rappelons-nous que le nombre de participants a un impact important sur le coût des tests utilisateurs. Mieux vaut ne pas payer pour des participants supplémentaires qui ne nous apprendront finalement pas grand-chose!