8 façons d’améliorer la validité de vos tests utilisateurs

Une des principales critiques attribuées aux tests utilisateurs est qu’ils sont artificiels et ne reproduisent pas une utilisation réaliste de l’interface. On ne se le cachera pas, ça peut être vrai lorsque les tests sont mal faits. Nous vous proposons donc 8 trucs pour que vos tests reproduisent plus fidèlement la réalité.

1. Recruter les bons participants

Recruter des participants qui représentent bien votre cible est essentiel, et pas seulement au niveau du profil sociodémographique ! Je dirais même que c’est plutôt le profil comportemental ou le profil d’achat qui importe.  Par exemple, si vous testez un site immobilier, il faut au minimum que les participants soient en processus d’achat d’une maison ou qu’ils aient fait cet achat il y a peu de temps. En comparaison avec une personne qui n’est pas actuellement en processus d’achat, ces participants vont prendre l’activité plus au sérieux, se poser les bonnes questions et avoir une certaine idée de la maison qu’ils recherchent.

2. Utiliser les tâches libres

Lors de tests utilisateurs, vous demandez typiquement au participant de penser à voix haute, c’est-à-dire de verbaliser ses impressions dans le but de générer une discussion. C’est une approche riche en rétroaction, mais qui peut interrompre le flow du participant et dénaturer l’expérience. Vous avez alors l’option de demander au participant de naviguer en silence, quitte à revenir sur sa navigation en détail par la suite. La tâche libre reflète donc mieux une vraie situation.

Lorsqu’une tâche inclut l’oculométrie (mesure du parcours du regard), elle doit absolument être libre. La discussion biaise les résultats oculométriques, entre autres parce que les gens ont l’habitude de regarder leur interlocuteur et non l’écran.

3. Minimiser l’intrusion des outils de mesure

Si vous avez accès à des appareils de mesure avancée comme des lunettes oculométriques ou un moniteur de fréquence cardiaque, il est tentant de les utiliser dans tous vos tests. Avant de faire ça, demandez-vous si la valeur ajoutée de cet appareil est plus importante que son intrusion chez le participant. Il est difficile pour le participant de « faire comme à la maison » quand il a un de ces appareils sur le corps. Ces réactions peuvent leur faire perdre de leur naturel. Ça n’en vaut pas toujours la chandelle.

Lunettes oculométriques SensoMotoric Instruments (SMI)

4. Utiliser l’appareil avec lequel le participant est habitué de travailler

C’est vrai avec les ordinateurs, mais surtout avec les appareils mobiles. Vous ne voulez pas ajouter au participant la difficulté de devoir apprendre à utiliser un nouveau système d’opération. Si vous ne faites pas attention à ça, vous ne pourrez pas voir dans l’analyse si les difficultés rencontrées étaient dues à l’utilisation de l’appareil ou de l’interface.

Par exemple, lorsque nous faisons des tests utilisateur sur appareils mobiles, nous offrons au participant d’utiliser un Android ou un iPhone.

5. Détailler vos mises en situation

La mise en situation idéale est suffisamment détaillée pour que le participant comprenne ce qu’il doit faire sans lui donner le chemin à parcourir. Après tout, vous cherchez à répliquer une vraie situation d’utilisation. Quand l’utilisateur visite un site dans la vraie vie, il a un objectif en tête – il ne vient pas explorer. Cela dit, il ne connait pas nécessairement le site et devra se débrouiller pour trouver comment atteindre l’objectif qu’il s’est fixé. Bref, dans un test, vous ne voulez pas que le participant se demande ce qu’il veut faire, mais comment faire ce qu’il veut faire.

6. Utiliser des informations personnelles fictives, mais réalistes

Lorsque l’interface testée inclut des formulaires à remplir, l’idéal est que le participant utilise ses informations personnelles. Par contre, comme les entrevues sont observées et enregistrées, c’est délicat de demander ça. Vous pouvez alors fournir des données fictives. Attention, prenez des données qui sont sensées, ce n’est pas le moment d’être créatifs ! Éviter les noms de super héros et les adresses qui n’existent pas, etc. Ces petits détails rappellent tous au participant qu’il est dans un test.

7. Récolter les attentes plutôt qu’expliquer les fonctionnalités futures

Vous allez certainement un jour travailler avec un prototype où certaines sections et certains boutons sont incomplets. C’est une des forces des tests utilisateurs de permettre les ajustements lorsqu’il est encore peu couteux de les faire. Confronté à un bouton qui ne fonctionne pas encore, le participant va invariablement demander ce qui se cache derrière. Votre premier réflexe va être de lui répondre. Abstenez-vous ! Demandez-lui plutôt ce qu’il pense qui s’y cache. Vous verrez alors si vos fonctionnalités prévues correspondent aux attentes de vos utilisateurs.

8. Éviter autant que possible le remplissage dans le prototype

Quand vous testez un premier prototype, le remplissage est souvent inévitable. Évitez-le lorsque c’est possible. Le texte et les images sont des indices importants pour l’utilisateur. Au mieux, vous lui enlevez des aides à sa navigation. Au pire, il censure ses commentaires négatifs en pensant que les problèmes qu’il voit sont dus au prototype.

En suivant ces 8 conseils, vous serez en mesure de réaliser des tests plus valides et de prendre de meilleures décisions !