Est-ce qu’il y des différences entre les comportements numériques des Québécois et les comportements des usagers du reste du Canada?

C’est précisément à cette question que le billet de blogue suivant tentera de répondre en rapportant les plus récentes données sur les différences entre les Québécois francophones et les Canadiens anglophones. Ces données sont issues d’un rapport d’eMarketer (août 2014).

Première différence : Le temps passé en ligne

Le temps passé en ligne diffère chez les anglophones et chez les francophones. Le tableau suivant permet de supporter ce constat :

temps passé en ligne

Si on remarque une croissance au niveau du nombre d’heures passées par semaine chez les internautes francophones entre 2010 et 2013, on ne peut s’empêcher de remarquer que le nombre d’heures chez ce groupe est inférieur au reste du Canada.

Deuxième différence : Le temps passé sur son téléphone intelligent

Si le temps passé devant la télévision est comparable au Canada anglais et au Canada français, avec 104 minutes en moyenne par semaine chez le premier groupe et 105 minutes chez le second, il n’en est pas de même du côté du temps passé sur mobile. En effet, les Canadiens francophones passent 24% moins de temps sur leur téléphone intelligents que leurs confrères anglophones. Ceci n’est pas étonnant si on considère que quelques années après la pénétration du téléphone intelligent au Canada, l’adoption des Canadiens français étaient environ 50% plus faible que cette des Canadiens anglais.

Troisième différence : Engagement et interaction avec les médias sociaux

Du côté de l’utilisation des médias sociaux, il est intéressant de constater que les Québécois francophones sont plus ouverts à interagir avec les marques sur les médias sociaux que les anglophones et les allophones. En effet, plus du 2/3 de ce groupe lisent les messages des marques sur leur murs Facebook comme s’il s’agissait d’une publication faire par un ami. Ceci est vrai uniquement chez 15,5% des anglophones du reste du Canada.

Inversement, les anglophones et allophones Canadiens démontrent plus d’engagement sur les médias sociaux que les francophones en étant plus enclin à « aimer » des publications, à partager, à créer des contenus, à suivre d’autres usagers, etc.

Quatrième différence : Raisons d’abandon d’une marque sur les médias sociaux

Lorsque le temps arrive de faire du ménage sur son mur Facebook, les Québécois francophones ne se désabonnent pas des marques et des compagnies qu’ils suivent pour les mêmes raisons que les anglophones du reste du Canada. Le tableau suivant rapporte les principales raisons :

Raisons qui justifient le fait de cesser de suivre une marque

Tel que l’on peut le constater, la décision de cesser de suivre une compagnie chez les Québécois francophones est principalement en lien avec une appréciation changeante de la marque (53%) et le fait de ne pas avoir reçu une réponse suite à une demande (51%). Du côté des anglophones du reste du Canada, l’abandon est majoritairement attribuable à du contenu jugé comme étant impertinent (62%) et à une fréquence de publication perçue comme étant trop élevée (56%).

Les différences rapportées dans le billet suivant permettent de conclure qu’il existe des différences au niveau des comportements numériques des Québécois et ceux des usagers du reste du Canada. Ces différences font lumière sur l’importance pour les entreprises qui œuvrent au Canada anglais et au Canada français de bien connaître les clientèles auxquelles elles s’adressent lorsque vient le moment de développer un produit numérique ou encore une développer une stratégie de médias sociaux. La réalisation de sondages Web ainsi que de groupes de discussions sont donc à préconiser afin de bien cerner les motivations, comportements et attitudes des différentes clientèles ciblées.

Source : eMarketer, « FOCUS ON FRENCH CANADA, Using Digital Channels for Marketing in Quebec”, Août 2014.